Informations sur les origines du Feldenkrais
Qui était Moshé Feldenkrais?
Un scientifique de l’apprentissage du mouvement humain, un pédagogue de la prise de conscience, un précurseur de la recherche sur la conscience (awareness) et l’incorporation (embodiment).
Moshe Feldenkrais est né en 1904 d’une famille juive qui vivait en Europe de l’Est à la frontière de l’Ukraine et du Belarus. Dès l’âge de 14 ans -un âge qui n’était pas si exceptionnel pour l’époque- il traversa l’Europe afin d’aller vivre en Palestine et de contribuer à la construction de ce qui allait devenir l’état d’Israël. Tout en travaillant à divers métiers et en étudiant diverses sciences, il se consacra au Jiu Jitsu et développa ses propres techniques de self défense qu’il enseigna dans la résistance juive. Il s’intéressa aussi au sport, à l’hypnose, au yoga.
Il revint en Europe dans le début des années 1930 pour y obtenir un diplôme d’ingénieur en génie mécanique et électrique et un Doctorat en physique. À Paris, il travailla au laboratoire des Juliot-Curie sur l’énergie nucléaire et auprès du Pr. Langevin sur les ultrasons et la force magnétique. Il est à l’origine de plusieurs inventions. Après sa rencontre avec Jigoro Kano, fondateur du judo, il devint l’une des premières ceintures noires de Judo en France. Il co-fonda le premier Judo club de France.
En 1940, devant l’invasion allemande de la France, il émigra vers la Grande Bretagne. Là il travailla à la recherche sur la défense des sous-marins auprès de l’Amirauté britannique. Ce travail sur les sous-marins lui provoqua cependant de graves problèmes de genou, séquelles d’accidents de jeunesse. Devant un pronostic médical d’intervention peu prometteur, il s’engagea dans une recherche personnelle et scientifique telle, qu’il en développa sa propre méthode d’apprentissage du mouvement et de la prise de conscience.
Il emprunta à la biologie, à la neurologie, évidemment à la physique et à la biomécanique, aussi à la psychologie, au développement de l’enfant, à l’évolution, aux sciences du mouvement mais également au travail de divers innovateurs dans la recherche sur la conscience et le mouvement corporel, dont Gurdjieff, Mathias Alexander et Henrich Jacobi.
Il puisa également dans diverses approches orientales : yoga, zen, acupuncture.
Dans les années 1950, il revint en Israël et travailla auprès du Département d’électronique de l’armée israélienne de 1950 à 1953. Il développa de plus en plus sa propre « Méthode Feldenkrais » de façon autonome et il s’y consacra entièrement dès 1954. Il l’enseigna évidemment en Israël, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. Au fil des années, il forma des professeurs praticiens de sa méthode dans divers programmes de formation professionnelle, d’abord à Tel-Aviv en Israël (1969-1971), puis à San Francisco en Californie (1974-1977) et enfin à Amherst au Massachusetts (1979-1981).
Le travail de Moshe Feldenkrais s’avère de plus en plus précurseur des découvertes contemporaines en sciences cognitives, en biologie, en médecine et en psychologie. Sa méthode est authentiquement systémique, holistique et stratégique. Le corps vivant est conçu comme un tout; les pensées, images, émotions et sensations sont incorporées, vécues et manifestées dans le corps vécu ; l’humain est abordé comme un être en développement, un système conscient autorégulé, un système en apprentissage constant.
La méthode de Moshe Feldenkrais s’appuie non seulement sur ces idées, mais elle présente une méthode rigoureuse, une pédagogie concrète de l’apprentissage de la conscience du corps en mouvement dans son environnement.
En cela elle est encore d’avant-garde; elle est d’une pertinence étonnante pour un grand nombre de domaines de l’activité humaine et elle attire les professionnels d’une variété de disciplines, pour la santé physique et psychologique, la formation, la performance et la création dans les arts, pour la pédagogie et pour l’entraînement sportif et la performance athlétique.
(source : Institut IFELD Lyon https://www.ifeld.fr/la-methode/moshe-feldenkrais/)